Tanganyika : SOJFEP a formé 24 prestataires de soins de zones de santé de Kalemie et Nyemba sur les soins complets.
C’est pendant quatre jours, soit du 04 au 7 mai 2022 que les 24 prestataires de soins venus de 16 formations sanitaires dans dix aires de santé de BWANA KUTCHA, CLINIQUE D’ETAT, HEWA BORA, HGR, KATAKI, KIFUNGO, MARTIN LUTTHER VILLE, MCHUNGAJI MWEMA de la zone de Kalemie, et UNDUGU, KITUKU de la zone de santé de Nyemba, ont été formés sur les Soins Complets d’Avortement Centrés sur la Femme.
Cette formation réalisée avec l’accompagnement de la Coordination Provinciale du Programme National de Santé de la Reproduction (PNSR-Tanganyika) poursuivait comme objectif de contribuer à la réduction de surmortalités maternelles liées aux avortement clandestins et s’inscrit dans la mise en œuvre de l’Article 14 alinéa 2)c du Protocole de Maputo domestiqué par la RDC qui à son sens, les femmes porteuses de grossesses issue de viol, inceste ou agression sexuelle ; celles dont la grossesse met en danger leur vie ou menace leur santé physique ou mentale ou porterait des malformations fœtales graves, sont en droit de recourir aux avortements médicalisés ; les officiers de parquets civils et militaires sont rappelés à l’ordre et que toutes les formations publiques et privées sont appelées à offrir sans tergiversation les avortements médicalisés, dans le respect de normes et directives de l’OMS éditées par le Ministère de la Santé publique du pays.
En effet, pour parvenir aux objectifs visés par cette formation, plusieurs modules ont été développés à tour de rôle par trois facilitateurs à la grande satisfaction des prestataires de soins.
Au premier jour, avec la facilitation du Représentant du Médecin Coordonnateur provincial du PNSR, Mr Serges NKULU, les modules suivants ont été développés et débattus avec les participants : L’ampleur des avortements ; la présentation des principes directeurs des SCACF, avec des activités stimulantes de clarification des valeurs et transformation des attitudes.
Dr. André MUSASA, formé par IPAS, a quant à lui introduit les Méthodes d’évacuation utérine en s’attelant à la méthode médicamenteuse.
Au deuxième jour, le Premier Président de la Cour d’Appel du Tanganyika, Alexis LUBANDA SHABANI, convié à cette formation comme facilitateur a développé son module portant sur le cadre légal régissant les avortements médicalisés en RDC. Son intervention a ainsi permis aux prestataires de lever leur crainte de poursuite judiciaire.
Dr. André MUSASA a par la suite poursuivi avec les modules suivants : les liens de SCACF avec la communauté ; le Monitoring visant à améliorer la qualité des services ; le Consentement éclairé, Information et Counseling ; la Prévention des Infections et le Traitement de la Seringue d’Aspiration Manuelle Intra-Utérine (AMIU).
Signalons qu’au troisième jour, les modules suivants ont été développés : le Counseling à la contraception après avortement ; le Counseling avant avortement et l’Évaluation clinique ainsi que l’Évacuation utérine par l’AMIU. Ces sessions ont toujours été animées par des activités stimulantes de clarification des valeurs.
Au 4e jour, pour lier la théorie à la pratique, une descente sur terrain a été effectuée dans deux structures ciblées à Kalemie et Nyemba où les participants ont réalisé leur pratique.
En outre, Dr PAUL KAPAMI, le représentant du Médecin Inspecteur convié à ces assises, a, en sa qualité d’observateur, souligné l’importance capitale que revêt cette formation dans l’offre des soins de qualité afin de réduire les décès maternels en province induits en partie par les avortements clandestins.
Signalons que dans l’objectif d’accompagner les prestataires formés dans l’offre des soins, Solidarité des Jeunes Filles pour l’Education et l’Intégration Socioprofessionnelle, SOJFEP, a doté les zones de santé de Kalemie et Nyemba, des Kits d’AMIU et des imprimés de valeurs, …
Prenant la parole en dernier pour son mot de clôture, Giscard MUKUCHA, a rappelé aux prestataires que SOJFEP ne fait pas l’apologie de l’avortement, mais au contraire s’investit à leur doter des outils et compétences nécessaires à offrir les services qualité, fondés sur les droits et centrés sur les besoins exprimés par les femmes concernées, en toute légalité.
C’est par une photo de famille que l’activité a pris fin dans les installations de la Salle Roellens-Kalemie.
Ernest MWANA KASONGO
