RDC-KINSHANSA : « Celui qui détient des responsabilités civiles et gouvernementales est appelé à agir avec une clarté cristalline, en vivant la fonction reçue comme un moyen de servir la société », a déclaré Sa Sainteté le Pape François dans son discours devant les Autorités congolaises, les Corps diplomatiques et la société civile

C’est dans son discours de ce 31 janvier que sa Sainteté le Pape François s’est adressé à la classe politique congolaise, des corps diplomatiques, et celle de la société civile, où le Successeur de l’apôtre Pierre de Jésus-Christ a rappelé les uns les autres à servir avec amour pour le bien de l’humanité.
Ainsi, c’est en ces termes, qu’il s’est adressé :
Chers amis, le Père céleste veut que nous sachions nous accueillir comme les frères et sœurs d’une même famille, et travailler à un avenir qui soit avec les autres et non contre les autres. “Bintu bantu”: c’est ainsi que l’un de vos proverbes rappelle très bien que, la vraie richesse, ce sont les personnes et les bonnes relations entre elles.
En particulier, les religions, avec leur patrimoine de sagesse, sont appelées à y contribuer, par un effort quotidien de renoncement à toute agressivité, prosélytisme et contrainte, qui sont des moyens indignes de la liberté humaine.
Quand on en vient à imposer, en allant à la chasse aux fidèles, de manière aveugle par la ruse ou par la force, on ravage la conscience d’autrui et on tourne le dos au vrai Dieu, parce que-ne l’oublions pas–«là où l’Esprit du Seigneur est présent, là est la liberté » (2Co3,17). Les membres de la société civile, dont certains sont ici présents, jouent également un rôle essentiel dans la construction d’un avenir de paix et de fraternité. Ils ont souvent démontré qu’ils savaient s’opposer à l’injustice et au délabrement, au prix de grands sacrifices, pour défendre les droits humains, la nécessité d’une éducation solide pour tous et
une vie plus digne pour chacun.
Je remercie sincèrement les femmes et les hommes, en particulier les jeunes de ce pays, qui ont souffert à divers degrés pour cela, et je leur rends hommage.
Le diamant, dans sa transparence, réfracte admirablement la lumière qu’il reçoit. Beaucoup d’entre vous brillent par le rôle qu’ils jouent. Celui qui détient des responsabilités civiles et gouvernementales est appelé à agir avec une clarté cristalline, en vivant la fonction reçue comme un moyen de servir la société.
Le pouvoir n’a de sens en effet que s’il devient service. Combien il est important d’agir dans cet esprit, en fuyant l’autoritarisme, la recherche de gains faciles et la soif d’argent que l’apôtre Paul désigne comme «la racine de tous les maux» (1Tm 6,10).
Et en même temps, favoriser des élections libres, transparentes et crédibles ; étendre davantage aux femmes, aux jeunes et aux groupes marginalisés, la participation aux processus de paix; rechercher le bien commun et la sécurité des personnes plutôt que les intérêts personnels ou de groupes; renforcer la présence de l’État partout sur le territoire.
Que l’on ne se laisse pas manipuler, et moins encore acheter, par ceux qui veulent maintenir le pays dans la violence afin de l’exploiter et de faire des affaires honteuses : cela n’apporte que discrédit et honte, avec la mort et la misère. Au contraire, il est bon de se rapprocher des personnes pour se rendre compte de la manière dont ils vivent.
Elles font confiance lorsqu’elles sentent que les gouvernants sont réellement proches, non pas par calcul ou par exhibition, mais par service.
Dans la société, ce sont souvent les ténèbres de l’injustice et de la corruption qui obscurcissent la lumière du bien. Il y a des siècles, saint Augustin, né sur ce continent, se demandait déjà :« Si la justice n’est pas respectée, que sont les États, sinon des bandes de voleurs?» (Deciv.Dei,IV,4).Dieu est du côté de ceux qui ont faim et soif de justice (cf.Mt5,6). Il ne faut pas se lasser de promouvoir dans tous les domaines le droit et l’équité, en luttant contre l’impunité et la manipulation des lois et de l’information.

Par ailleurs, le souverain pontife a demandé à tous ceux-là qui causent désolation par des tueries, pillages systémiques du trésor congolais, de retirer leurs mains de cette terre bénie de l’Afrique centrale.